Voici ce qu'on peut entendre dernièrement dans plus d'une centaine d'écoles en Ontario. Un lockdown est une opération de verrouillage de sécurité. Lorsque la direction annonce à l'intercom ce message, le personnel de l'école doit s'assurer de verrouiller la porte de la salle de classe, fermer les rideaux et la lumière et se réfugier au fond de la classe à l'abri des regard avec les élèves et ce dans le plus grand silence. Alors au même titre que les pratiques d'incendie, on exige que les écoles procèdent à ce genre d'exercice deux fois par année.
Mais que penser de cet exercice, est-il utile ou ne fait-il que susciter la paranoïa collective? Certains vous diront que ce genre de pratique pourrait éventuellement nous sauver la vie, d'autre que cela est futile et qu'en cas de drame ,éviter la panique chez les enfants est assez utopique. Vu de l'intérieur c'est tout autre chose. J'en suis à ma 4e pratique et on peut presque dire que je suis devenue une experte en la matière ,mais comme j'oeuvre avec des enfants d'âge préscolaire disont que ce genre d'évènement est assez traumatisant. Les petits ne comprenant pas ce qui se passe et surtout contraints à l'immobilité et au silence ils sont loin d'apprécier la chose. Dans certains établissement on pousse même l'exercice à un réalisme surprenant. Des intervenants circulent dans l'école lors de l'opération et secoue la poignée de la porte pour tenter de l'ouvrir... Stupéfiant comme à ma première expérience le coeur me battait la chamade alors imaginons pour un enfant. L'exercice en vaut sans doute la chandelle mais il est triste de penser qu'on en soit rendu à faire vivre ce genre d'expérience à nos enfants au cas où... Je me rapelle adolescente je rigolais bien de voir les pratiques d'attaques nucléaire auquelles on soumettait les écoliers des années soixante dans les films, mais avec nos lockdown nous rejouons le même genre de scénario catastrophe. L'avenir nous dira si nous avons eu raison ou tord.